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Faut-il dénoncer le développement à marche forcée des énergies renouvelables ?

Dimanche 1er décembre, une tribune intitulée « Nous dénonçons le développement à marche forcée des énergies renouvelables », publiée dans Le Point, a rassemblé plusieurs signataires prestigieux (et un climato-négationniste). Ce texte, critiquant la pertinence et le soutien de l’État aux énergies éoliennes et solaires, a immédiatement suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, oscillant entre soutiens inconditionnels (« C’est une évidence ! ») et commentaires désabusés.


Le contraste entre le prestige de certains des signataires et la faiblesse des arguments avancés dans la tribune est frappant : aucun des points soulevés ne résiste à une analyse sérieuse. Pire encore, ces arguments induisent en erreur (ou entretiennent des idées fausses) de lecteurs et lectrices peu familiers des enjeux énergétiques français. En réalité, l’absence de soutien à la production et à l’installation d’éoliennes et de panneaux solaires compromettrait l’avenir de filières industrielles encore émergentes, rendrait impossible une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre en France, et, ironie du sort, ne profiterait même pas à l’énergie nucléaire, contrairement aux espoirs des signataires.



Nous dénonçons la poursuite à marche forcée d'installation d'éoliennes marines ou terrestres, ou de panneaux solaires qui ne servent en aucun cas à la décarbonation de notre pays puisque, grâce au nucléaire et à l'hydraulique, l'électricité y est abondante et déjà décarbonée à 95 %.


Un consensus large existe sur le fait que la majeure partie de la décarbonation future de la France (et du monde) repose sur le remplacement des moyens de transport, de chauffage et de production industrielle fonctionnant aujourd’hui avec des énergies fossiles (qui représentent environ 60 % de nos consommations énergétiques) par des alternatives électrifiées. Bien que ce ne soit pas le seul levier à notre disposition - le biogaz, l’hydrogène, ainsi que des politiques d’efficacité et de sobriété joueront également un rôle -, l’électrification représente le principal levier à notre disposition.


Actuellement, l’électricité consommée en France est majoritairement bas carbone (92 %), grâce principalement aux centrales nucléaires (65 %), suivies de l’hydraulique (12 %), de l’éolien terrestre et marin (10 %) et des panneaux solaires (4 %). Mais qu’en est-il de l’électricité supplémentaire dont nous aurons besoin ? Tous les scénarios de décarbonation qui identifient les choix énergétiques compatibles avec l’atteinte de la la neutralité carbone en France d’ici 2050 — qu’il s’agisse de RTE (Futurs énergétiques), de l’ADEME (Transitions 2050), de négaWatt (négaWatt 2022), de The Shift Project (Plan de transformation de l’économie française), ou encore des Voix du Nucléaire (Térawatter) — convergent notamment sur un point : pour décarboner nos activités, nous devrons produire davantage d’électricité (dans des proportions variables selon les scénarios).


Or, nos moyens de production actuels fonctionnent déjà à pleine capacité, que ce soit pour satisfaire les besoins nationaux ou dans une moindre mesure pour exporter de l’électricité à nos voisins européens, contribuant ainsi à leur propre décarbonation tout en générant des revenus. Il est donc indispensable d’installer de nouveaux moyens de production. La France a décidé de construire 14 nouvelles centrales nucléaires d’ici 2050, une contribution utile à la fourniture d’une électricité bas-carbone. Toutefois, la première de ces centrales ne devrait entrer en service qu’en 2035, en raison des délais de construction inhérents à ce type d’infrastructure. Dans l’intervalle, outre une légère augmentation prévue de la production des centrales nucléaires existantes grâce à des améliorations techniques, nos besoins croissants en électricité devront être couverts par d’autres moyens bas carbone, accessibles à un coût raisonnable et rapidement déployables : l’éolien terrestre et maritime ainsi que le solaire.


Si ces efforts ne sont pas réalisés, trois scénarios sont possibles :


  1. des politiques de soutien à l’électrification insuffisantes entraînent une stagnation de la consommation d’électricité, empêchant une forte réduction des émissions de gaz à effet de serre en France d’ici 2035 (c’est ce que laisse d’ailleurs craindre la stagnation actuelle de notre consommation électrique).

  2. des politiques de soutien à l’électrification sont mises en place mais faute d’éoliennes et de panneaux solaires, la France est obligée de construire de nouvelles centrales à gaz ou de dépendre davantage des centrales thermiques de ses voisins.

  3. des politiques de soutien à l’électrification sont mises en place mais faute d’éoliennes et de panneaux solaires des délestages répétés surviennent, et la France doit construire en urgence de nouvelles centrales au gaz (cf étape 2)


En résumé, si l’électricité française est aujourd’hui fortement décarbonée, le véritable enjeu est de maintenir cette situation tout en répondant aux besoins croissants. Pour cela, nous devons installer rapidement des quantités significatives d’éoliennes et de panneaux solaires au cours des dix prochaines années. À défaut, nous compromettons nos objectifs climatiques.



“Nous dénonçons l'illusion répandue par les rapports officiels de RTE que les énergies renouvelables intermittentes et l'énergie nucléaire seraient complémentaires et qu'une production d'électricité totalement dépendante de la météo et impossible à stocker à grande échelle, puisse offrir aux Français la sécurité d'approvisionnement électrique.”


Les travaux « Futurs énergétiques » de RTE montrent qu’en modélisant précisément l’équilibre offre-demande du réseau électrique, il est possible de conclure que, sous plusieurs conditions raisonnables (mais nécessitant des politiques adaptées), le système électrique français peut répondre aux besoins futurs en s’appuyant sur une combinaison de fortes productions nucléaire, éolienne et solaire tout en assurant un haut niveau de sécurité, sans faire de pari technologique hasardeux. Ces conditions incluent :


  • Que les centrales nucléaires fourniraient au moins un tiers de l’électricité nécessaire, en ligne avec la trajectoire que nous sommes en train de suivre pour 2050, à savoir : la construction de 14 nouvelles centrales nucléaires, l’allongement de la durée de vie des centrales existantes à 60 ans, considérant la hausse des besoins en électricité

  • Une amélioration des liaisons électriques avec les pays voisins pour garantir une meilleure flexibilité et stabilité du réseau.

  • Une gestion plus souple des besoins, permettant de moduler la consommation en fonction des moments de la journée, notamment dans les secteurs industriels.

  • Une large adoption des véhicules électriques, dont un faible nombre permettrait d’utiliser les batteries, contre rémunération, pour stabiliser le réseau lors des phases de recharge.

  • Un déploiement proportionnellement très limité de batteries stationnaires

  • La mise en service de nouveaux barrages hydrauliques à stations de transfert d’énergie par pompage (STEP).


Avec ces mesures en place, les éoliennes et les panneaux solaires pourraient fournir jusqu’à la moitié de la production électrique française, tout en garantissant un niveau de sécurité au moins équivalent à celui actuel. Cette transition pourrait se faire sans augmenter la quantité de centrales à gaz (décarboné ou fossile) par rapport à celles actuellement en service, et sans recourir à des solutions coûteuses et incertaines, comme un réseau de production-stockage-combustion d’hydrogène, qui ne devient indispensable que lorsque la part d’éoliennes et de panneaux solaires dépasse 50 % on en est loin (actuellement inférieur à 15 %).


En résumé, nucléaire, éolien et solaire peuvent être complémentaires, tout en assurant un haut niveau de sécurité électrique, à condition de remettre en place les politiques appropriées.



“Nous dénonçons les garanties de prix accordées aux producteurs de cette électricité intermittente qui leur donnent un accès prioritaire sur le marché de l'électricité, faussent les règles de fixation des prix, déstabilisent les marchés jusqu'à des prix négatifs, et nuisent à EDF qui doit ralentir sa production nucléaire pour laisser écouler les surplus d'électricité éolienne et solaire, tout en supportant tous les coûts fixes de ses centrales nucléaires.”


La priorité d’accès au réseau pour les éoliennes et les panneaux solaires repose sur une raison économique simple : une fois installés, ces moyens de production génèrent de l’électricité à un coût quasi nul. Il serait donc économiquement irrationnel de s’en priver. Ensuite, les centrales nucléaires s’ajoute car le coût de leur combustible nucléaire est faible. Elles sont suivies par les centrales hydrauliques, puis par les centrales thermiques au gaz, au fioul et au charbon, dont le fonctionnement est beaucoup plus onéreux.


Ce principe pénalise-t-il la production nucléaire au détriment des éolienne et panneaux solaires ? Selon RTE - particulièrement bien placé pour répondre à cette question en tant que gestionnaire des réseaux électriques, la réponse est non, et ce pour deux raisons principales :


  • Même lorsque les éoliennes et les panneaux solaires produisent une telle quantité d’électricité en France que l’ajout de la production de l’ensemble des centrales nucléaires disponibles dépasse les besoins locaux en électricité, il est la plupart du temps utile de produire ce surplus d’électricité nucléaire pour l’exportation. Cela contribue à stabiliser les réseaux électriques de nos voisins tout en générant des revenus pour nous - et cela pénalise les centrales au gaz et au charbon, qui sont moins utilisées.

  • Les centrales nucléaires doivent périodiquement être mises à l’arrêt pour des opérations de maintenance ou de rechargement de combustible. Les périodes de forte production éolienne, solaire ou hydraulique, ainsi que les périodes de faible consommation, permettent de planifier ces arrêts - qui doivent avoir lieu à un moment ou un autre - sans compromettre les performances annuelles des centrales.


En résumé, l’essor des énergies éoliennes et solaires ne pénalise pour le moment pas la production d’électricité nucléaire.



“Nous dénonçons les engagements de plusieurs centaines de milliards d'euros que les garanties de prix et subventions à ces énergies intermittentes ont coûté, coûtent et vont coûter à la collectivité nationale, au seul bénéfice des producteurs privés, et de leurs fournisseurs d'éoliennes et de panneaux photovoltaïques, en quasi-totalité importés de l'étranger qui déséquilibrent notre balance commerciale.”


Les éoliennes et les panneaux solaires ont presque entièrement remboursé les subventions qui leur ont été accordées, notamment grâce à la baisse de leurs coûts de production et à leur capacité à fournir une électricité bien moins chère que les prix de marché pendant les périodes de forte tension, comme en 2022 et 2023. Durant ces deux années, ces énergies ont même généré 6 milliards d’euros de recettes pour l’État.


Les chiffres évoquant "des centaines de milliards d’euros" sont donc largement exagérés lorsqu’on analyse le bilan des subventions par rapport aux recettes passées et actuelles, et encore plus lorsqu’il s’agit de projections futures. Cependant, l’objectif principal de ces subventions n’est pas uniquement leur remboursement, mais également le soutien à des industries européennes et françaises. Cela a bien fonctionné pour l’éolien en mer à une certaine période, mais ce n’est actuellement plus le cas en raison de politiques industrielles manifestement inefficaces et insuffisamment volontaristes. Cette situation entraîne d’ailleurs de graves problèmes pour les salariés et intérimaires de ces industries, ainsi que pour ceux qui espéraient se reconvertir dans ces secteurs.


Par ailleurs, l’électricité produite par les éoliennes et les panneaux solaires permet de remplacer l’utilisation de pétrole et de gaz, qui sont majoritairement importés. Cela réduit non seulement les risques liés à la perte de souveraineté et aux ruptures d’approvisionnement, mais diminue également notre déficit commercial, lourdement affecté par ces importations. En 2022, ce déficit s’élevait à 71 milliards d’euros, représentant environ deux tiers du déficit commercial total de la France. De plus, certaines énergies renouvelables sont produites localement. La France, par exemple, dispose d’un tiers des capacités européennes de production d’éoliennes en mer et des sous-stations électriques associées. Toutefois, pour les éoliennes terrestres et les panneaux solaires, cette capacité reste faible, voire inexistante, bien que des projets de nouvelles usines soient en cours.


En résumé, les éoliennes et les panneaux solaires contribuent au contraire à renforcer notre souveraineté énergétique et à réduire significativement notre déficit commercial.



“Nous dénonçons l'inflation des prix de l'électricité, pour les particuliers et les entreprises, que génèrent notamment les coûts de raccordement et d'adaptation des réseaux électriques à ces productions intermittentes émiettées sur tout le territoire, financés par les consommateurs et non par les producteurs.”


La récente inflation des prix de l’électricité n’est pas liée à une hausse des coûts de raccordement, mais principalement à deux facteurs :


  • En 2022, la découverte de phénomènes de corrosion sous contrainte a conduit à une diminution significative de la production des centrales nucléaires françaises.

  • Les fortes chaleurs ont entraîné une baisse de la production des barrages hydrauliques.


Ces deux facteurs ont augmenté le besoin d’importer de l’électricité coûteuse depuis les pays voisins, produite essentiellement par des centrales au gaz fossile. Par ailleurs, le coût de ce gaz fossile a fortement augmenté en raison du conflit entre la Russie et l’Ukraine, aggravant encore la hausse des prix de l’électricité.


Si les prix de l’électricité baissent à partir de 2025, malgré la poursuite du déploiement des éoliennes et des panneaux solaires, ce sera justement grâce :


  • Au retour à un haut niveau de production des centrales nucléaires.

  • A la baisse des prix du gaz fossile.


Ces deux facteurs sont donc les principaux déterminants actuels de l’évolution des prix de l’électricité.



“Nous dénonçons la nécessité technique, illustrée par l'exemple de l'Allemagne, de construire, au fur et à mesure de la montée de la part des énergies intermittentes, de nouvelles usines électriques fossiles afin de compenser les chutes brutales et imprévisibles de production en cas d'absence de vent ou de soleil.”


L’Allemagne a fait un choix écologiquement stupide de soutenir l’installation d’éoliennes et de panneaux solaires pour fermer ses centrales nucléaires, au lieu de prioriser la fermeture de ses centrales à charbon.


Cependant, les émissions de gaz à effet de serre liées à la production d’électricité en Allemagne sont en nette diminution, malgré cette fermeture des centrales nucléaires. Entre 2010 et 2023, ces émissions ont baissé de 29 % (évidemment, si les centrales nucléaires étaient restées en activité, cette réduction aurait été encore plus importante).


La construction de nouvelles centrales au gaz en Allemagne vise principalement à équilibrer ponctuellement le réseau électrique et à compenser la variabilité de la production éolienne et solaire. Ces centrales ne remettent donc pas en cause la tendance à la baisse des émissions de gaz à effet de serre liées à la production d’électricité. Bien qu’il serait évidemment préférable d’éviter la construction de nouvelles centrales à gaz fossile, leur mise en service n’empêche pas la poursuite de la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l’électricité en Allemagne.



“Nous dénonçons les arbitrages budgétaires nuisibles à la neutralité carbone et au climat, illustrés par le projet de Budget pour 2025 dans lequel sont portés à 4 milliards d'Euros les crédits pour les garanties de prix données aux producteurs d'énergies intermittentes, sans effet sur le climat, tandis que sont réduites les aides à la décarbonation des secteurs les plus responsables des émissions de CO2, dans l'habitat ou l'électrification des transports.”


Cf paragraphe précédent : il est essentiel de convertir les moyens de transport, de chauffage et de production industrielle à l’électricité. Cette transition nécessite simultanément de financer à la fois l’électrification des usages et le développement des moyens de production électrique bas-carbone. Les investissements actuellement prévus à cet effet sont largement insuffisants et doivent être revus à la hausse pour garantir une décarbonation rapide et d’ampleur.



“Nous dénonçons les effets anti sociaux et défavorables au climat de cette politique qui a fait augmenter le prix de l'électricité de 120 % en 12 ans, rendant inaccessible aux ménages français les plus défavorisés l'électrification de leur chauffage et encore d'avantage de leur véhicule tout en enrichissant les producteurs d'électricité éolienne ou solaire.”


Voir le paragraphe précédent : les éoliennes et panneaux solaires ne sont pas responsables de l’essentiel de la hausse du coût de l’électricité.



“Nous dénonçons les pressions exercées sur la France, notamment via les directives européennes qui refusent la prise en compte de la contribution de l'énergie nucléaire à la décarbonation et sanctionnent financièrement la France, pour imposer le modèle de transition énergétique allemand d' « Energiewende » dont l'échec est patent sur le plan économique et de l'impact sur le climat. Non, la France n'est en aucun cas « en retard » et – contrairement à sa voisine d'Outre-Rhin – émet, grâce à son nucléaire, très peu de CO2 pour produire son électricité.”


Le manque de soutien de l’Union européenne à l’ensemble des moyens de production d’électricité bas carbone est effectivement très problématique. Cependant, l’objectif imposant une part accrue d’énergies renouvelables dans la consommation énergétique totale (44 % d’ici 2030) est pertinent et ne remet pas en cause l’énergie nucléaire : cet objectif ne concerne pas uniquement l’électricité, mais l’ensemble de la consommation énergétique, qui, en France, repose encore aux deux tiers sur les combustibles fossiles. Pour atteindre cet objectif, il ne s’agit pas seulement d’accroître la production d’électricité renouvelable, mais aussi de développer d’autres sources d’énergie bas carbone, comme le biogaz ou les pompes à chaleur, qui sont indispensables pour nous décarboner.



“Nous dénonçons les opérations d'ingérences étrangères en France visant également à promouvoir le modèle énergétique allemand, telles que dévoilées par les rapports de l'École de Guerre Économique.”


Les mouvements anti-nucléaires français n’ont pas eu besoin de rapport de think tank allemands pour être anti-nucléaires.



“Nous dénonçons la présence au sein de notre administration, comme dans les institutions et entreprises énergétiques publiques, de responsables provenant de la mouvance antinucléaire et pro-éolien, avec des parcours professionnels imbriqués dans les syndicats professionnels des énergies renouvelables, qui jettent un doute légitime sur leur neutralité pour défendre un modèle énergétique conforme aux intérêts de notre pays.”


Les soutiens aux énergies renouvelables combattent de moins en moins le nucléaire et soutiennent un mode de production d’électricité indispensable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France, réduire notre déficit commercial et nous faire gagner en souveraineté.


S'en prendre à des institutions publiques comme la DGEC ou l’ADEME, insinuant que l'Etat est gangréné par des intérêts nocifs est une accusation fausse et grave. De tout temps, des désaccords potentiels peuvent émerger entre les différentes administrations de l’État français et c’est bien le politique, en responsabilité, qui doit assurer et porter les arbitrages finaux.



“Nous dénonçons enfin le financement par l'État ou des entreprises énergétiques étatiques, d'associations et officines antinucléaires, pro éolien et photovoltaïque, qui dénigrent le modèle énergétique français et auxquelles sont confiées, dans certaines régions, les études d'élaboration des politiques énergétiques régionales. L'adoption par votre gouvernement d'une Programmation Pluriannuelle de l'Énergie qui persisterait dans cette politique de développement accéléré des énergies intermittentes, constituerait une véritable catastrophe économique et écologique pour notre pays et irait à l'encontre de l'annonce très opportune dans votre Déclaration de Politique Générale, qu'allait être réévalué l'impact de ces énergies, avant de persister dans le soutien public qui leur est donné. Elle méconnaîtrait également les conclusions des récents rapports d'enquêtes parlementaires de l'Assemblée nationale en 2023 et du Sénat en 2024. Parce que nous avons été, pour certains d'entre nous, au cœur de la gouvernance énergétique de notre pays, nous pouvons vous affirmer que la poursuite aveugle du développement accéléré des énergies intermittentes en France, contribuera à un affaiblissement de notre souveraineté énergétique, à la déstabilisation de notre économie par la poursuite de l'augmentation du prix de l'électricité et l'inflation énergétique qu'elles génèrent, à la baisse de notre compétitivité industrielle, à une dépendance accrue vis-à-vis d'équipements importés de l'étranger, à une régression sociale et à des risques importants de coupures d'électricité à grande échelle. Monsieur le Premier ministre, cette politique ruineuse dont l'échec est patent en Allemagne, ne sert que quelques intérêts particuliers, majoritairement étrangers, aux dépens de l'économie française, des consommateurs et des contribuables français. Malgré l'évidence de ses conséquences désastreuses, une partie de l'administration et du personnel politique continue de promouvoir cette politique au nom d'une idéologie antinucléaire aujourd'hui totalement dépassée et de la défense d'intérêts particuliers au détriment de l'intérêt général. C'est pourquoi, Monsieur le Premier ministre, nous avons l'honneur de vous demander solennellement de mettre un terme définitif à une politique énergétique qui cause d'énormes dommages à notre pays.”


Il n’existe aucun scénario de décarbonation pour la France qui montre qu’il est possible de baisser fortement les émissions de gaz à effet de serre de la France sans installer massivement de nouveaux moyens de production d’électricité éolienne et solaire entre maintenant et 2035. Aucun.

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